Comme nous l’annoncions ici, voici notre édition complète de L’Énéide, pour la lecture apertō librō. Il nous reste maintenant à mettre au point la version bilingue que nous préparons avec Aymeric Münch.
Comme nous l’annoncions ici, voici notre édition complète de L’Énéide, pour la lecture apertō librō. Il nous reste maintenant à mettre au point la version bilingue que nous préparons avec Aymeric Münch.
Bonsoir monsieur.
J’aimerais avoir votre avis sur les subjonctifs des vers 293-294 du sixième livre de l’Enéide, admoneat, inruat et diverberet. Je retourne la question dans tous les sens et n’y comprends rien. Perret semble les traduire comme des irréels du présent. Mais il s’agit bien pour les deux premiers de présent du subjonctif, que la grammaire considère comme des potentiels. Comprenez-vous ma perplexité ? Ils ont pour moi le sens d’un irréel du passé. A moins que, Virgile feignant de narrer cette aventure passée au présent de narration, ils n’apparaissent comme des irréels du présent … adjuva me, quaeso.
Bonsoir Jean-Albert,
excellente remarque ! Effectivement, il n’y aucun doute sur le fait qu’il s’agit de subjonctifs présents, et donc de trois potentiels. L’analyse est formelle, et on ne peut faire comme s’il s’agissait de subjonctifs imparfaits ou plus-que-parfaits. Or, vous avez raison, Virgile parle ici au présent de narration : « à moins qu’elle le prévienne, il est sur le point de se précipiter sur elles et de les fouetter vainement en tous sens ». On a encore ici un jeu assez merveilleux sur les temps (que j’appelle dans ma thèse une « danse des temps ») : 2 indicatifs présents de narration, 3 subjonctifs présents de narration à valeur de potentiel tournés vers l’avenir, trois indicatifs présents de vérité générale ou d’énonciation, 4 indicatifs présents de narration, puis à nouveau 3 indicatifs présents de narration — ce qu’on voit assez clairement grâce aux couleurs indiquées dans mon édition.