Ai-je le droit de considérer que mon interlocuteur a tort ?

En 1re, spécialité Humanités, du côté des lettres, les élèves avaient à rédiger un essai sur ce sujet, après avoir travaillé, entre autres, sur les imprécations de Camille dans Horace de Corneille, et sur «De la tolérance universelle» dans le Traité sur la tolérance de Voltaire (nous sommes dans le semestre «Représentations du monde et des sociétés humaines»).
Voici un exemple de corrigé, qui essaie de tenir compte du format imposé : les élèves avaient cinquante minutes pour composer ; le professeur s’est donc donné 25 minutes pour rédiger son «corrigé», qui n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres possibles, de l’ébauche de réflexion qu’on pourrait proposer dans ce cadre. Le cadre contraint explique par exemple que ma référence à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen soit un peu imprécise. Une citation plus précise d’un morceau de l’article 10 («Nul ne doit être inquiété pour ses opinions[…]») ou de l’article 11 («La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement[…]») eût été préférable ; mais cette précision n’est à l’évidence pas exigible dans le cadre d’un essai rédigé en classe de 1re.
Le style est parfois un peu lourd, voire maladroit, en particulier dans la dernière phrase ; encore une fois, il ne s’agit pas de proposer un exemple parfait, mais un exemple satisfaisant, en tenant compte des contraintes imposées.

[Dernière phrase réécrite, sans l’imbrication malheureuse des conjonctives, c’est-à-dire débarrassée de son abus des «que» : «C’est pourquoi, au plan moral, on pourrait conclure provisoirement ceci : j’ai certes le droit de considérer que mon interlocuteur a tort ; mais j’ai aussi le devoir de considérer que peut-être il n’a pas entièrement tort.»]

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