Un document inachevé et schématique, qui tente de saisir la structuration morphologique du 3e groupe de verbes, en observant en particulier comment s’y construit la base de futur, puis la base de passé simple, puis le participe passé. On pourra sans doute y approcher quelle est la structure interne des trois sous-ensembles proposés (verbes en –oir ; en –re ; en –ir) ; on apercevra aussi que d’autres structurations sont possibles : selon la voyelle thématique du passé simple (i, u, in) ; selon la terminaison du participe passé (i, u, consonne)…
Surtout, ce plan d’étude est structuré de façon qu’il n’est possible de l’apprendre par cœur : il s’agit d’être en mesure de placer dans sa mémoire l’ensemble des verbes du 3e groupe, de façon structurée et consciente — c’est-à-dire logique. [J’ai précisé « consciente », parce qu’il est probable que le cerveau possède inconsciemment de telles structures morphologiques : en devenant consciente, la structure devient enseignable. L’enseignant qui maîtrise de façon consciente la structure est en mesure d’expliquer, de faire apparaître les éléments de la structure dont l’élève a besoin à tel moment de son apprentissage.]
En somme il s’agit de faire apparaître l’ensemble complexe de règles qui structure un groupe qu’on peut à priori, et de façon assez raisonnable, considérer comme l’ensemble des verbes irréguliers de la langue française, dans la mesure où les règles qui le structurent sont beaucoup moins évidentes et plus nombreuses que celles qui structurent les deux premiers groupes de verbes.
[Notez que je considère ici les verbes être, avoir, et aller comme « hors-groupes ».]
[Une autre note ici : ce qui m’apparaît d’abord à travers une telle étude, c’est que d’une certaine façon, un groupe « complexe » comme celui-ci est mieux structuré qu’un groupe simple comme le premier groupe. En effet, cette structure complexe me met en mesure d’apprendre la liste de tous les verbes du 3e groupe. Le nombre des verbes du 2e groupe est à peu près comparable ; mais comme ils n’ont pas de particularités morphologiques qui les distingue de façon structurale les uns des autres, j’aurais beaucoup plus de peine à en établir la liste complète de mémoire. Autrement dit, d’une certaine façon, la complexité des signifiants les rend aptes à porter la complexité des signifiés : c’est elle qui organise la langue, et lui donne forme.]